AVANT-PROPOS.
Il n'est pas besoin d'un long détail pour faire ressortir l'intérêt de la Collection dont le premier volume est aujourd'hui donné au public. Des considérations étendues sur ce sujet n'auraient d'autre résultat que de détourner l'attention de l'œuvre même, qui doit être le véritable objectif, pour la reporter sur des digressions de nature plus ou moins spéculative. Le titre seul de cette Collection, Registres des Délibérations du Corps municipal de Paris, suffit, sans qu'on s'appesantisse sur les prolégomènes, pour repré­senter à l'esprit du lecteur la contribution considérable que l'histoire communale de la cité parisienne apporte à l'histoire générale de la France, à laquelle elle a été si souvent et si profondément mêlée.
Sous un autre point de vue plus particulier et proprement local, la collection des Registres offre, pendant près de trois siècles, le tableau de la vie municipale de la grande cité, qui se faisait honneur de son titre de cr Ville principal et chef de ce Royaume W. Cette collection, qui compte cent cinq volumes, divers de format comme d'étendue, n'est malheureusement pas complète. On y constate avec regret l'existence de plusieurs lacunes, dont la plus ancienne, qui est aussi la plus grave, porte sur un Registre entier, avec un laps de dix ans ( 1 517 à 1627), répondant à une période pour laquelle les minutes elles-mêmes n'existent plus. Par le tableau de concordance dressé pages ix et suivantes, on pourra apprécier le nombre et l'importance de ces diverses lacunes.
La collection des Registres des Délibérations de l'ancien Corps de Ville de Paris est conservée aux Archives nationales, sous la cote H 1 778-1880. Ces divers volumes, au nombre de cent cinq, sont loin d'être homogènes entre eux, soit pour le format et l'aspect extérieur, soit pour la teneur interne. En effet, tandis que les plus anciens em­brassent, dans leur graphie serrée et quelque peu chargée d'abréviations, un espace de temps assez considérable sous des formats variant du petit au grand in-lï°, on voit peu à peu les Registres s'uniformiser de plus en plus, dès la fin du xvie siècle : à partir de cette époque, chacun d'eux ne renferme guère qu'une période de quatre à cinq ans, pour finir par ne plus représenter que la durée d'un exercice échevinal; dès lors chaque volume ne compte que pour une période biennale.
1.                                                                                                                                                                                                                                                                 A